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Henri Bisson

2 mai 2008

"En construction"

PortraitMonsieur Henri Bisson


Esquisse H.B.Dessin Agrandir +

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30 avril 2008

L'école Bissonnière

J'ai fait mes études artistique à l'Ecole des Beaux Arts de Montréal.

Pendant quatre ans j'ai été l'élève assidu de Monsieur Alfred Laliberté. Au terme de ces années j'ai mérité le Premier Prix de sculpture pour une statue en pied demi-grandeur de Monsieur Choquette: jeune athlête, frère de Monsieur Robert Choquette.

La même année on me décerna le Premier Prix de dessin et le Prix du Directeur, et en 1932 le Premier Prix d'Anatomie artistique et le Premier Prix de perspective.

En 1933 j'exposai à l'ecole des beaux Arts "Le jeune Métis" grandeur nature dont une section apparait dans ce curriculum.

En 1934 j'avais l'avantage d'expose su salon du Printemps une pièce demi-grandeur intitulée "Désir" que les critiques ont été unanimes à classer parmi les meilleures oeuvres du Salon. "Désir" fut acquis par Monsieur j. Alphonse Fortin, Avocat et Publiciste de Montréal.

En 1935 j'exposai "innocence" au même Salon. Cette oeuvre grandeur nature a rapporté un égal succès. Elle fut acquise en 1950 par Madame Y.B. Rufiange.

En 1936 au Salon du Printemps j'avais deux pièces: "Jeunesse" acquise par Monsieur Charles H. Sage de Ninash, Wisconsin, U.S.A., et "Nuit d'été" acquise également par Monsieur Sage.

En 1937 j'exposai "Obsession", demi-grandeur. Cette pièce eut également beaucoup de succés. Elle fut acquise par le Dr. Paul Lafrenière de Deschambault. En 1937 également l'action Patriotique me choisit pour exécuter le Monument aux Patriotes de St-Charles, et la ville de St-Eustache celui de Chénier.

En 1938 au Salon du Printemps j'exposai "matière vaincue" symbolisant le combat que doit livrer l'artiste pour donner à la matière le forme qu'il a conçue en son esprit.

En 1939 j'exposai au même Salon "Misère et Pauvreté" autre oeuvre symbolique.

En 1940 la paroisse de St-Zacharie, Beauce, me confia l'exécution du Monumen de son saint Patron. Cette oeuvre de 6 pieds sculptées dans du pin fut ensuite entièrement recouverte de cuivre repoussé. Elle fut érigée sur la place de l'Église.

En 1941 j'avais le privilège d'exposer 'Étude de nu' au Salon de l'Académie Royale. Monsieur Trefflé Boulanger, directeur des études à la C.E.C.M., s'en est porté acquéreur.

En 1942 j'exposai au Salon du Printemps une 'Eve'. Cette oeuvre en pied grandeur nature eut un grand succès.

En 1943 au Salon du Printemps j'exposai 'R.C.A.F.' parmi les oeuvres de guerre, elle fut fort remarquée des connaisseurs. J'ai en outre sculpté le buste de Monsieur Jules Massé, fondateur de la Société du 'Bon parlé français', à la demande de sa famille. J'ai de plus sculpté plusieurs autres statues de petites dimensions dont, en particulier, 'Éternel Printemps' acquis par Monsieur Jean Bisson, caméraman à l'O.N.F., et 'La Famille' oeuvre sculptée dans un cèdre de Colombie. Une petite terre cuite intitulée 'Chagrin' et demeurée inédite, complète la série; elle fut exposée en juin 1965 lors d'une exposition rétrospective de mes oeuvres dont 63 peintures et 13 sculptures. Cette exposition eut un très grand succès et fut pour un grand nombre une révélaion.

Le nombre restreint des oeuvres sculptées s'explique par le fait que je menais de front, depuis 23 ans, une riple carrière, celle de peintre, de sculpteur et de professeur d'art. Comme je viens de démissionner comme professeur, je serai désormais libre d'entreprendre des oeuvres de plus grande envergure.

J'ai eu en outre le crédit d'avoir présidé à l'éclosion de plusieurs talents et d'avoir orienté la carrière d'artistes de renommée internationale et aussi réputés que Jean-Paul Riopelle, Robert Roussil et autres.

H. Bisson

4 avril 2008

Bisson et Riopelle


Jusqu'à sa 6ème année, Riopelle fréquente une classe privée qu'une dame du quartier a aménagé dans son salon. Mais, en 1936, il quitte ce petit monde privilégié pour St-Louis-de-Gonzague, un établissement publique construit tout près de chez lui. Il aura bientôt 13 ans. Son entrée à l'école publique marque le premier tournant dans sa vie. À St-Louis-de-Gonzague, il fait en effet la connaissance d'un petit professeur à moustache, à l'allure vaguement chapelinesque, vif d'esprit et inventif, qui est adoré des élèves.

Henri Bisson sait tout faire : depuis les plâtres qu'il coule lui-même dans son salon jusqu'aux lampadaires en fer forgé qu'on trouvera dans quelques années sur le perron de l’église Saint Stanislas-de-Kosta sur le boulevard St-Joseph, en passant par la photographie dont il a enrichi la pratique en construisant son propre appareil à soufflet.

Outre qu'il enseigne les matières obligatoires comme le français et les mathématiques, Bisson donne des cours de dessin à St-Louis-de-Gonzague. Aux plus doués, ce peintre du dimanche, diplômé de l'École des Beaux-Arts de Montréal et 'patenteux' à ses heures, offre la posibilité de suivre des leçons particulières. C'est ainsi que Riopelle s'initie à la 'belle peinture à l'huile', chez M. Bisson qui, à 35 ans, est marié et père de 5 enfants.

L'artiste le reçoit parmi ses nus aux formes parfaites qu'il exécute dans le style art déco en vogue à cette époque. Sculpteur avant tout, Bisson privilégie le plâtre, d'autant plus qu'il n'a pas les moyens de s'offrir le bronze. Cela ne l'empêche pas de peindre énormément, dans un style très académique, des natures mortes ou des scènes de genre, qu'il expose ensuite fièrement dans les salons de la ville.

Maître et élève se voient tous les Week-Ends. Vêtus de leurs blouses blanches de laborentins qui leur donnent une allure d'hommes de sciences, tous deux s'installent derrière leur chevalet, palette et pinceau au poing.
Bisson aime travailler d'après modèle. Il lui arrive de faire poser des jeunes femmes chez lui, parfois dans le plus simple appareil, ce qui lui a atiré la réprobation des autorités religieuses. La plupart du temps, il se contente d'une nature morte dont il dispose les éléments devant eux dans une sorte de représentation symbolique. Très souvent, il invite son compagnon à le suivre dans la campagne environnante pour une scéance en pleine nature. L'essentiel étant toujours de reproduire le plus fidèlement possible ce qu'ils voient.
Sa vocation d'artiste n'ayant jamais empêché ce Beauceron de demeurer homme des bois, Bisson retourne chaque automne dans son coin de pays pour une partie de chasse. De ces expéditions qu'il effectue dans les chemins de la drave, il revient presque toujours les besaces pleines. Chevreuils, perdrix, sarcelles, lièvres s'entassent dans sa Nash Lafayette avant d'aboutir sur la table de sa cuisine où ils font parfois l'objet d'une esquisse avant de finir dans l'assiette. Car l'artiste est aussi un excellent cuisinier.

Pour Riopelle dont la jeune imagination absorbe ces images comme un buvard, Bisson représente autant la peinture que la chasse, deux activités qui demeurent intrinsèquement liées dans son esprit.

À l'instar de son maître, Riopelle passera un jour du pinceau à la gouge, puis de la gouge au fusil. Cette polyvalence de patenteux le suivra durant toute la seconde moitié de sa carrière. Comme si Bisson, qu'il oubliera pour mieux s'en souvenir ensuite, avait déclenché chez lui un processus irréversible, une sorte d'illumination fondamentale.

Hélène De Billy

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Henri Bisson
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